Emissions de CO2

La journée de la terre sert-elle à quelque chose ?

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Dans un monde qui parle de plus en plus de l’état de dégradation avancé de la planète, la journée de la terre revêt un aspect hautement symbolique. S’agit-il d’une énième journée qui n’aura d’autre portée que symbolique ou bien, peut-on en attendre des conséquences concrètes ’

journée de la terre au PakistanDurant cette journée, on parle beaucoup, on fait beaucoup de déclarations d’intentions pas toujours suivies de fait. Cette journée ressemble pas mal à la journée mondiale de l’arbre, plus connue en Afrique ou en Asie qu’en Europe, mais qui est dénoncée par de nombreux passionnés de la nature : durant la journée de l’arbre, on plante beaucoup d’arbres, mais durant les 364 autres jours de l’année, aucun choix fondamental participant à une résolution du problème de la déforestation n’est remis en cause. Au Mali, on plantera des arbres le 1er juin, mais le gouvernement a accepté d’autoriser les entreprises chinoises à exploiter la forêt d’ébène de Kita en échange d’un hôpital, alors que l’on sait que son exploitation va dévaster tout un écosystème de façon durable. En une signature, le gouvernement malien a annihilé les effets de la journée de l’arbre des 50 prochaines années.

Cet exemple, purement symbolique, ne démontre d’autre chose que ces « journées mondiales » n’ont pas d’impact immédiat, mais doivent participer à une modification des comportements pour tout le reste de l’année.

Dans un monde qui associe, de plus en plus, bonheur avec augmentation constante du pouvoir d’achat et où la publicité fait abstraction des conséquences sociales ou écologiques de nos choix de consommateurs, il est plus que souhaitable de rappeler régulièrement, fermement et avec enthousiasme, des principes fondamentaux.la journee de la terre logo google

Car ce monde est aussi celui de l’hyper-communication. Pour être entendu, il faut avoir une part de voix importante et permanente, comme le savent les publicitaires. Une information en chassant une autre, il n’est pas très utile de parler une fois du septième continent (cette incroyable amas de détritus de plastiques flottant dans le pacifique sur 30 mètres d’épaisseur et plusieurs centaines de kilomètres de circonférence), de la diminution de la calotte polaire, de la déforestation ou du non respect du protocole de Kyoto. Dans une société submergée d’informations, il faut dire, redire et redire encore chaque information, chaque point de vue, chaque scandale écologique. Arrêter de dire les choses, c’est les faire disparaître. Il faut répéter les choses. La journée de la terre participe de ce mouvement de répétition nécessaire.

Par ailleurs, dans une économie mondialisée, nous pouvons avoir un sentiment d’impuissance lorsque nous considérons notre action individuelle face à l’énormité des défis écologiques que l’ensemble des nations devront relever. J’entends souvent des personnes de bonne volonté, pour qui « voudraient bien faire quelque chose » mais qui doute de l’intérêt de repousser l’achat d’une nouvelle télévision de deux ou trois ans, d’arrêter d’acheter la nourriture en emballage individuel ou de remplacer ses détergents traditionnels par des produits d’entretien écologiques. D’une part, sur une seule année, ces choix simples se traduisent pas l’économie de plusieurs dizaines de kilo de déchets et de centaines de litres d’eau qui n’auront pas besoin d’être dépollués. En outre, cela permet d’augmenter le pouvoir d’achat. Ce sont des raisons suffisantes et tangibles qui appuient ces choix.

La valeur de nos gestes collectifs

© 2008- . Tous droits réservés Raphaël Richard