Empreinte écologique

Ecologie, pouvoir d'achat et commerce équitable

Bien que relevant de mouvances différentes, les problématiques du commerce équitable et de l’écologie recoupent, parfois, en partie. Ces différentes préoccupations sèment le trouble dans l’esprit du consommateur qui doit parfois concilier l’inconciliable.

Si l’on considère uniquement le pouvoir d’achat, lorsqu’ils considèrent l’achat d’un jean, par exemple, les consommateurs s’orientent vers les produits fabriqués dans les pays à faible coût de main d’oeuvre : en ce moment, c’est le textile chinois qui a l’avantage.

Mais si l’on introduit la préoccupation "commerce équitable", les consommateurs doivent prendre en compte les conditions d’hygiène et de sécurité dans lesquelles ce jean est produit ainsi que les niveaux de rémunération des ouvriers ayant participé à son élaboration, la répartition du produit de la vente entre les employés de la société et ses financiers. Outre le fait que ces informations sont difficilement accessibles, il est évident que plus l’ouvrier est rémunéré au bout de la chaîne, plus le prix du produit augmente, à moins que le circuit d’approvisionnement passe par des intermédiaires moins gourmands que sur les réseaux de distribution internationaux traditionnels. Les problèmes de pouvoir d’achat d’une grande partie de la population française, conduisent nombre d’entre eux à concentrer leurs achats sur des jeans très bon marché, produit en contravention avec les principes du commerce équitable.

L’année 2007, avec son grenelle de l’environnement, a été une année de prise de conscience de la nécessité de nous réorienter vers des modes de consommation et de production, qui préserve notre environnement à long terme. Parmi les principes centraux de cette démarche, figure le concept d’empreinte écologique qui quantifie pour un individu ou une population la surface bio-productive nécessaire pour produire les principales ressources consommées par cette population et pour absorber ses déchets.

Dans le cas de l’achat du jean, notre consommateur devrait donc aussi considérer le mode de production du coton qui a présidé à son élaboration, le niveau de pollution des teintures qui ont été utilisées pour le colorer, les émissions de gaz carbonique générées par sa production, son transport et son recyclage. D’une façon générale, plus le jean est produit dans un pays éloigné du marché de consommation, plus son empreinte écologique est importante.

Autant dire qu’aujourd’hui, le consommateur soucieux de respecter ses concitoyens, la planète et son portefeuille peut être un peu perdu.

© 2008- . Tous droits réservés Raphaël Richard